Thursday, June 12, 2008

Des parents réjouis qui continueront leur combat

Mise à jour le jeudi 12 juin 2008
Par: Mylène Doiron
L'Acadie Nouvelle

SAINT-JEAN - L’émotion était à son comble dans une salle bondée de la Cour du Banc de la Reine, hier, à Saint-Jean, dans l’attente du jugement sur l’abolition du programme d’immersion précoce.

Les éclats de voix, les rires et les pleurs ont perturbé l’atmosphère habituellement calme de la cour lorsque les parents et les enfants qui les accompagnaient ont laissé éclater leur joie en apprenant que le juge leur avait donné raison.

"C’est de l’émotion! Ouf! C’est une décision très positive, l’immersion précoce demeure au N.-B. Le juge donne la possibilité au gouvernement de revisiter sa décision et d’avoir un processus de consultation adéquat", laisse entendre Jacqueline Jacob-Vogels, de Sackville et dont l’un des enfants est en immersion précoce.

Seule ombre au tableau: rien n’empêche le ministre Lamrock d’abolir à nouveau le programme d’immersion précoce dès qu’un processus de consultation raisonnable aura eu lieu. Malgré tout, Mme Jacob-Vogels a confiance.

"Je pense qu’il y a eu assez de débats. On a maintenant des parents, un juge, des enseignants, l’AEFNB, l’ombudsman, des spécialistes en éducation et en langue seconde qui ont dit que le programme que vous (le gouvernement provincial) proposez n’est pas bon.

"Je ne peux pas voir que le gouvernement va poursuivre avec ce qu’il voulait implanter. Alors, prenez le temps de consulter et de développer un programme adéquat pour nos jeunes", lance-t-elle en message au gouvernement.

Ray Small, patriarche de l’une des familles demanderesses dans cette enquête judiciaire, est enchanté de la décision rendue par le juge McLellan.

"D’après ce qu’on peut comprendre, le programme d’immersion précoce vient d’être réinstauré. La cour a parlé. Le ministre doit maintenant mener un processus de consultation du public qui sera juste et ouvert. C’est fantastique!" s’exclame M. Small.

Matthew Litvak et son épouse, Dianna Hamilton, sont professeurs de biologie et de statistiques. Ils ont lu et analysé le rapport Croll-Lee de façon extensive avant de rédiger eux-mêmes un document qui en démontrait les failles.

"Nous allons continuer à mettre en évidence les failles du rapport Croll-Lee. Nous voulons que tous soient au courant. Manifestement, le gouvernement ne nous a pas écoutés et il n’a pas écouté tous les experts qui ont admis que le rapport comportait plusieurs problèmes", déclare Mme Hamilton.

Phoebe Robertson, en 7e année à l’école Marshview, de Sackville, a séché les cours, hier, pour venir entendre la décision du juge.

"J’étais furieuse quand j’ai su que le gouvernement abolissait le programme d’immersion. Dans ma classe, tout le monde parle très bien français. Ça fonctionne, l’immersion! soutient celle qui est passée par le programme d’immersion précoce.

"L’immersion française m’a ouvert tellement de portes! Si mes enfants n’avaient pas ce choix-là, je pense bien que je déménagerais, c’est trop important le français!"

Pour Matthew Litvak, le temps est venu pour le gouvernement de prêter une oreille attentive aux inquiétudes et aux suggestions des parents.

"Nous sommes inquiets, comme tous les parents devraient l’être. Après tout, nous confions au gouvernement la tâche d’éduquer nos enfants. J’espère bien qu’il réalisera que ses actions étaient complètement inappropriées et qu’il prendra finalement conscience que le N.-B. est une province bilingue et que les anglophones souhaitent que leurs enfants soient capables d’interagir avec la communauté francophone."

mylene.doiron@acadienouvelle.com

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